Franck raconte son enfance avec un journaliste pédophile. Des séquences de photos recréées et agencées comme un photo-roman montre cette vie avec ce tuteur aimé, qui l’a sauvé d’une mère absente en lui faisant mener une vie rock’n’roll. En séance avec sa psychiatre, Franck a du mal à identifier ce qu’il a vécu : pour survivre, son cerveau a assimilé le discours de son pédophile. Ce discours s’est d’autant plus imprimé en lui que le cerveau de Franck était dissocié : l’amygdale, siège des émotions, était déconnectée de son hippocampe, siège de la mémoire. Franck minimise la violence de son passé, mais sa vie témoigne de souffrances et de destruction : cela, c’est sa réalité, sa vérité. Le discours, c’est ce qui lui a été imposé. Le travail thérapeutique, c’est de séparer les deux. En évacuant ces pensées colonisatrices, Frank se libère et commence un processus de guérison.
Pourquoi Mélissa est-elle attirée par des rencontres sexuelles violentes avec des inconnus, alors que son petit ami, dont elle est amoureuse, ne peut pas la toucher ? Mélissa, dès la première séance, pose la question : « aurais-je pu oublier des viols subis dans mon enfance » ? Quelques indices sont livrés dans son photo-roman, comme ces rêves incestueux qui la hantent dès l’enfance, ou un sentiment de grand danger qui l’habite depuis toujours. Et cette fellation qu’elle fait à 9 ans à un petit garçon du même âge. De toute évidence, il s’est passé quelque chose. La question c’est quoi ? La jeune femme est victime d’amnésie traumatique. Va-t-elle retrouver au fil des séances ce qu’elle a subi petite et qui, tout en étant enfoui dans sa mémoire, continue de pervertir ses relations sexuelles ? Peut-on forcer sa mémoire ? Et si non, peut-on se libérer de ses symptômes ?
La jeune Ella, fuyant la violence de sa mère, s’est réfugiée dans un jeu vidéo où son avatar s’est virtuellement fait violer par un avatar d’homme. Dans des images reconstituées du jeu, nous découvrons de quelle manière elle a été mise sous emprise. En thérapie, Ella comprend que les violences répétées subies à la maison expliquent qu’au moindre stress l’alarme résonne dans son cerveau qui disjoncte. Elle se retrouve anesthésiée, incapable de repérer les prédateurs, et leur échapper. Ella est en quête de tendresse maternelle. Mais sa mère est encore plus réticente à lui en donner depuis qu’elle a compris que sa fille passait des nuits entières sur internet à jouer à se faire violer. La mère réalise que malgré la virtualité des viols, sa fille a été exposée à un homme qui jouissait à l’idée de la salir et de la détruire. La preuve, Ella se scarifie, et a des envies de mort. A quoi correspondent ces symptômes ?